PARCOURS
Bande-dessinées sur des parcours de personnes exilées.
Diffusées sur le compte Instagram de l'association Paris d'Exil, des bande-dessinées pour dénoncer les conditions de vie, les difficultés de parcours, des personnes exilées en France et en Europe.
Paris d'Exil est une association militante, revendiquant la liberté de circulation et d'installation, et qui a pour but d'accompagner dans leurs démarches les personnes exilées ; et d'interpeller les élus, les médias et le public.
CONFINÉ·E·S DEHORS
Journal de confinement, durant la pandémie de Covid-19
Depuis des années les campements de rue se succèdent dans Paris, résultat d’une politique dont l’objectif est de dissuader les personnes exilées de vivre ici. L’État a supprimé le droit à l’hébergement et au revenu de subsistance pour des milliers de demandeur·se·s d’asile, créé des systèmes administratifs kafkaïens et arbitraires. Il envoie sa police pour confisquer les tentes et obliger des hommes et des femmes à se terrer sous les ponts et les échangeurs, là où on ne les voit pas. Après les évacuations de février (Porte de la Chapelle/Aubervilliers) de nombreuses personnes ont été remises à la rue. D’autres sont arrivées. Un campement s’est reformé, dans un terrain vague bien caché, à l’abri des policiers présents 24h/24 dans le quartier. Ils étaient environ 600 à survivre dans ce lieu horrible. Pour reprendre leurs mots, si ils et elles sont en danger c’est à cause de cette politique inhumaine.
Du 16 mars au 24, c’est plus d’une semaine de “confinement dehors” qu’ils et elles ont vécu. Tout en subissant toujours la répression policière, l’invisibilisation, l’appréhension, le manque de protection... Romane a raconté ce “journal du confinement“ des personnes exilées du campement. Son témoignage se base sur ce qu’elle a vu et entendu, et les informations recensées via les personnes exilées présentes, Paris d’Exil, Solidarité Migrants Wilson, La Gamelle de Jaurès, Utopia 56, Médecins du Monde, La Cimade, Infos Migrants et Urgence Notre Police Assassine.
SOLIDARITÉ COVID-19
L’épidémie met à jour les services et personnes abandonné·e·s par l’État. Dont les exilé·e·s, souvent dépendant·e·s des distributions de colis alimentaires car sans ressources puisque la loi leur interdit de travailler et que le gouvernement réduit toujours plus l’accès aux aides et soins. L’État ne propose pas de solutions pérennes pour leur situation en temps normal (quand il ne leur complique pas délibérément la vie), et les a complètement oubliées au moment des mesures prises contre l’épidémie.
Celles les concernant sont, ou inefficaces, ou carrément dangereuses (confinement dans des gymnases où les gestes-barrière sont impossibles à appliquer, discontinuité dans l’aide apportée aux personnes hébergées, rétention des personnes exilées dans des CRA d’où le personnel s’en va, obligation de rendez-vous dans des institutions (occasionnant des déplacements superflus), expulsions de personnes exilées à l’encontre de tout bon sens en période d’épidémie…)
Il en va de la responsabilité de l’État de proposer des hébergements aux normes sanitaires et une protection inconditionnelle pour tou·te·s. Responsabilité à l’égard de l’urgence vitale à laquelle nous faisons face, car aucune vie ne vaut plus qu’une autre.
ÉVACUATION
Une évacuation c’est le démantèlement d’un campement, assorti d’une "mise à l’abri". Dans les faits les lieux d’accueil parfois inadaptés, les situations administratives compliquées (personnes sous le coup du règlement Dublin, déboutées de leur demande d’asile, sans papiers...), font que beaucoup restent ou retournent à la rue.
La politique du "zéro-retour" n’est qu’un élément de communication inefficace. Si certaines zones sont bien barricadées et foisonnent de policiers, en réalité les personnes qui sont dehors n’ont d’autres choix que d’aller autre part. On bloque un endroit mais tant qu’on ne propose pas d’hébergement digne et inconditionnel il y aura toujours des gens à la rue, condamné à une errance sans cesse renouvelée.
L’État bafoue ses propres lois en n’accueillant pas, et crée ainsi les conditions pour que les campements continuent à exister.
Carte de l'errance des exilé·e·s à Paris
PARCOURS DUBLIN
Le règlement Dublin impose aux personnes souhaitant demander l’asile de le faire dans le pays où elles sont arrivées (là où leurs empreintes ont été enregistrées). Son application quasi automatique (pourtant laissée à la discrétion de chaque pays de l’UE) détruit de nombreuses personnes.
Absurde et inique, en l’absence d’une réelle homogénéité des taux d’obtention de l’asile et des conditions d’accueil, ce règlement n’est qu’une usine à dépenser des millions, sans effet sur le nombre de demandes, et empêchant aux personnes arrivant, le choix de leur pays d’accueil.
Pour aller plus loin :
Rapport Dublin
Règlement Dublin, conséquences et effets
RÉTENTION EXPULSION
La rétention, arme ultime d’un non-accueil organisé. Privation de liberté, de dignité. Détruire les personnes en les enfermant alors que leur seul délit est d’avoir posé le pied sur le sol français ou d’avoir laissé leurs empreintes dans un autre pays de l’UE.
L’expulsion et l’interdiction de revenir sur le territoire sont l’autre face de cette politique délétère pour toute la société. Inefficace, brutale et chère, cette logique détruit.
Pour aller plus loin :
Rapport d’Amnesty sur l’Italie, coups et décharges
Sur la détention #1
Sur la détention #2
Sur la détention #3
Règlement Dublin, conséquences et effets
Rapport Dublin
PARCOURS D'EXIL
La privation de liberté et le règlement Dublin sont deux outils de l’arsenal développé contre les personnes exilées. Rendre leur vie infernale pour dissuader d’autres de venir. Inefficace et brutale cette logique détruit.
Pour aller plus loin :
Sur la détention
Règlement Dublin, conséquences et effets
Rapport Dublin
Condamnations de la France sur la rétention
ACCUEIL
Digne et inconditionnel
Les campements de rue, les difficultés administratives, la violence institutionnelle, exacerbée par la complexité des démarches..., tout est fait pour décourager les gens de rester ou venir en France. Pourtant un accueil digne et inconditionnel est tout à fait possible. Il est même une obligation de l’État face aux personnes arrivant sur son sol. Précariser, invisibiliser, diviser, sont des choix politiques ils ne sont pas une fatalité.
Pour aller plus loin :